Disparaître de Mathieu Menegaux

Fiche technique et résumé de l’éditeur

Titre : Disparaître
Auteur : Mathieu Menegaux
Éditeur grand format : Grasset
Date de sortie grand format : 8 janvier 2020
Nombre de pages : 216 pages

Résumé : Une jeune femme met fin à ses jours à Paris, dans le XVIII° arrondissement.
Un homme est retrouvé noyé sur une plage, à Saint-Jean Cap Ferrat, sans que personne soit en mesure de l’identifier  : le séjour en mer l’a défiguré, et l’extrémité de chacun de ses doigts a été brûlée.
Quel lien unit ces deux affaires  ? Qui a pris tant de soin à préserver l’anonymat du noyé, et pour quelles raisons  ? Qu’est-ce qui peut pousser un homme ou une femme à vouloir disparaître  ?

Ce que j’en ai pensé

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, le dernier roman de Mathieu Menegaux a été une déception immense. Peut-être que je l’attendais avec trop d’impatience. Peut-être qu’après les coups de cœur pour les deux premiers, l’excellente lecture pour le troisième, j’en attendais trop de celui-ci.

J’avais aimé les trois premières oeuvres pour la sensibilité de la plume et le message fort du récit. Ici, je n’ai retrouvé ni l’un, ni l’autre. Je ne me suis attachée à aucun personnage.

Pourtant ça partait bien. Le récit démarre avec la défenestration d’une jeune femme à Paris et la découverte, à Nice, d’un noyé d’une cinquante d’année nu, épilé entièrement et sans empreinte digitale sur les doigts. Bien sûr on sait d’emblée que les histoires vont se recouper à un moment. Ensuite le récit alterne entre Paris et Nice. À Paris, on suit Etienne, Managing Director d’une grande banque mondiale et directeur de la partie France qui s’occupe aussi d’accueillir les nouveaux salariés, et Esther, jeune et en gros manque de confiance en soi malgré des réussites fracassantes dans des grandes écoles françaises et américaines. À Nice on suit un flic parisien débarqué dans le sud qui enquête en sous-marin. Une enquête plate et dont je n’ai pas trouvé l’intérêt dans le récit. J’ai même failli passer en diagonale les passages Nice.

L’éditeur termine sa quatrième de couverture en disant que « Mathieu Menegaux rejoint ceux qui pensent que les histoires d’amour finissent mal, en général ». Pour moi ce n’est pas une histoire d’amour mais de manipulation. Etienne a du pouvoir sur Esther (et les autres) et il en use et abuse (et le dit et se vante d’avoir appris en politique à manipuler pour gravir les échelons. Adieu méritocratie !). Esther est fragile et idolâtre ce vieux beau qui se vante auprès des nouvelles recrues d’avoir une vie privée et qu’il ne se tue pas à la tâche. En avouant en voix off que c’est faux. Et le résultat est là : à minuit l’open space est encore plein et la santé des salariés baisse à vue d’oeil.

J’ai vécu ce nouveau management qui pousse au burn-out. Des collègues en ont subi des conséquences extrêmement dramatiques et mon deuil n’est pas terminé. Ce roman est, toujours pour moi et selon mon ressenti, une apologie de l’art de la manipulation et de ce nouveau management nocif. Si encore c’était le message et la critique de ce système écrasant, j’y aurais trouvé un sens. Mais non. Ou trois lignes à la fin.

Mon expérience personnelle a sûrement augmenté cette déception de lecture. Mais à la fin du livre, il ne me reste de toute façon pas grand chose. Pas de frissons, pas d’émotions, pas de message à conserver et sur lequel réfléchir. Je ne peux que vous conseiller les trois premiers si je veux finir sur une note positive.


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