Moi qui n’ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman

Ma note : 4,5/5

Fiche technique et résumé de l’éditeur

Titre : Moi qui n’ai pas connu les hommes
Auteur : Jacqueline Harpman
Éditeur poche : Le Livre de Poche
Date de sortie poche : 1997
Nombre de pages : 192 pages

Résumé : Elles sont quarante, enfermées dans une cave, sous la surveillance d’impassibles gardiens qui les nourrissent. La plus jeune – la narratrice – n’a jamais vécu ailleurs. Les autres, si aucune ne se rappelle les circonstances qui les ont menées là, lui transmettent le souvenir d’une vie où il y avait des maris, des enfants, des villes…
Mystérieusement libérées de leur geôle, elles entreprennent sur une terre déserte une longue errance à la recherche d’autres humains – ou d’une explication. Elles ne découvrent que d’autres caves analogues, peuplées de cadavres.
On a pu parler de Kafka, de Paul Auster ou du Désert des Tartares au sujet de cette œuvre à la fois cauchemardesque et sereine, impassible et bouleversante.

Ce que j’en ai pensé

Une cave, quarante femmes. La plus jeune nous raconte cette effarante histoire, à la première personne pour un uppercut plus efficace !

« La petite » n’a aucun souvenir avant la cave. Elle y vit avec trente-neuf autres femmes. Les seules personnes qu’elle a connues dans sa vie. Elles n’ont pas le droit de se toucher, crier ou pleurer. Ni celui de mourir. Les gardes veillent avec le fouet prêt à claquer. Un jour, à la suite d’un événement, ces femmes peuvent sortir. Que faire d’une liberté angoissante après plus de vingt ans enfermé dans une cave ? C’est en tout cas un bon ingrédient pour ajouter une pointe de postapo au récit !

Court et diablement efficace, ce récit m’a marquée au fer rouge ! La narratrice partage son expérience. Nous, lecteurs, ne pouvons qu’être spectateurs impuissants de cette tragédie. Les femmes ne subissent aucun viol, aucune violence physique. Mais elles sont parquées à quarante dans une pièce sans intimité pour les besoins, sans proximité, sans animosité (la colère est interdite). Elles vivent une vie plate sans rien qui vient l’ébranler, tel un bel électroencéphalogramme plat.

Dur d’en parler plus longuement sans dilvugacher quoique ce soit. La seule chose que je peux ajouter c’est que j’ai trouvé cette histoire complètement dingue, comparée parfois à ce que Kafka aurait pu écrire, et ma surprise ne s’est pas arrêté au cours du récit ! L’auteure, malgré un texte sans chapitre, réussit à garder le tempo de la première à la 192ème page.

Bref, à découvrir !


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Commentaires

2 réponses à “Moi qui n’ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman”

  1. Avatar de laplumedelulu
    laplumedelulu

    Tu fais très fort de bon matin. Sans divulgacher. Merci à toi Lucile

    1. Avatar de Luciole

      Aussi fort que le roman j’espère !

Répondre à laplumedeluluAnnuler la réponse.

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