Interview : Nicolas Zeimet se dévoile

Bonjour Nicolas,

Je te remercie de m’accorder un peu de ton temps pour répondre à quelques questions pour mon blog.
Je viens de lire ton tout nouveau roman, Retour à Duncan’s Creek, paru chez Jigal Polar, que j’ai adoré ! C’est ton quatrième roman après un auto-édité, Déconnexion Immédiate et deux romans parus chez les Editions du Toucan : Comme une ombre dans la ville et Seuls les vautours. Dans ce dernier, on fait la connaissance de certains personnages et ambiances de Retour à Duncan’s Creek.

J’ai vu sur une biographie en ligne que tu écris depuis que tu as 10 ans. D’où t’est venu l’envie d’écrire ? Est-ce que la littérature noire s’est imposée à toi si jeune ou ce genre est-il arrivé plus tard ?

J’avais environ dix ans quand, cloué au lit par une angine carabinée, j’ai vu apparaître un livre à la couverture bien angoissante. Ce n’était pas une hallucination due à la fièvre, mais un bouquin prêté par une amie de ma mère, histoire d’occuper mes journées sans école… Je me demande encore aujourd’hui ce qui l’a poussée à choisir ce livre de Stephen King. Quoi qu’il en soit, j’avais Simetierre entre les mains, et je ne l’ai pas lâché pendant trois jours (je ne l’ai d’ailleurs pas lâché depuis, il n’est jamais loin, prêt à être relu pour la 50ème fois !) Cette lecture a été comme une révélation : dès lors, j’ai su que je voulais faire la même chose que le King. Plongé dans sa littérature très très noire dès mes premières tentatives d’écriture (j’avais dévoré Shining, Carrie, Christine, Cujo dans les semaines qui avaient suivi), j’ai vite développé un univers imprégné de ténèbres, de suspense et de monstres cachés dans les placards. Donc, oui, je dirais que la littérature noire à tout de suite été une évidence.

 

As-tu une routine pour écrire, besoin d’un lieu ou d’un moment de la journée ? Comment se passent tes sessions d’écriture ?

Je n’ai pas vraiment de routine. J’ai longtemps eu tendance à beaucoup m’écouter, à écrire uniquement quand ça me chantait. Mais depuis quelques années, l’écriture occupant 50 % de mon temps de travail, je me fais un devoir de planifier davantage. Je me rappelle, pour l’écriture de mon premier roman Déconnexion immédiate, je pouvais m’arrêter pendant des mois et reprendre l’écriture avant de laisser de nouveau mon texte de côté et de le reprendre épisodiquement. Je ne travaille plus du tout de cette manière aujourd’hui. Dans la mesure du possible, je rédige mon premier jet d’une traite, en un peu moins d’un an. J’essaie, lorsque le temps me le permet, de faire de grosses sessions d’écriture, un peu comme une journée au bureau, en somme. En revanche, je n’écris jamais la nuit. Et ce n’est pas par peur de faire des cauchemars…

 

Tes trois derniers romans se déroulent aux États-Unis. Y as-tu vécu ? Était-ce un besoin d’éloigner le récit outre Atlantique, une passion pour le pays et sa culture ? L’ambiance et les paysages sont parfaitement décrits, on est totalement immergé.

Merci pour le compliment, j’ai essayé de faire de mon mieux pour transmettre ma passion pour ces terres lointaines… Pour répondre à la question, je n’ai jamais vécu aux États-Unis, mais j’y ai beaucoup voyagé. C’est un pays que je connais bien, de par mes nombreux voyages, mais aussi mes lectures. Ayant grandi dans les années 80 et étant venu à l’écriture par Stephen King, j’ai forcément été biberonné à la culture américaine. Situer l’action de ces trois romans aux États-Unis était donc un moyen de me faire plaisir et de faire découvrir des territoires que j’avais visités et aimés : l’Utah, San Francisco, et plus généralement tout l’Ouest américain. Mais pour la suite, je vais m’éloigner un temps de l’Amérique. L’intrigue du prochain roman sera située en partie en France et ailleurs, sur un autre continent lointain. Quant à celui d’après, il devrait se dérouler intégralement dans une région de France que j’affectionne particulièrement.

 

Jake, Ben et Sam sont soudés par des liens d’amitié fort. Y a-t-il une partie autobiographique dans ce type d’amitié ?

Étrangement, il n’y a rien ou presque d’autobiographique dans l’amitié fusionnelle qui unit mes trois personnages. J’ai toujours été assez solitaire, et mes amis se comptent sur les doigts d’une main. Enfant et adolescent, je préférais passer mon temps à lire, à dessiner, ou écrire dans ma chambre, que dehors à jouer avec mes petits copains… Je n’ai commencé à tisser de vrais liens d’amitié qu’au lycée, et n’ai donc jamais connu de réelle amitié d’enfance qui s’étale sur des décennies, comme celle de Jake, Sam et Ben.

 

Merci beaucoup Nicolas pour ces confidences !


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